Signes religieux interdits: Québec pourrait élargir aux CPE et aux cégeps.

Signes religieux interdits: Québec pourrait élargir aux CPE et aux cégeps.

Le gouvernement Legault n’exclut pas d’interdire aussi aux futurs employés des CPE et des cégeps de porter des signes religieux.

Après les profs et les travailleurs du réseau scolaire, la CAQ a les employés des garderies subventionnées et des établissements d’enseignement supérieur dans sa mire pour renforcer la laïcité au Québec et imposer la neutralité religieuse. «Ce n’est pas exclu du tout», a fait savoir mardi le ministre Jean-François Roberge.

Il a d’ailleurs donné le mandat au comité chargé d’étudier les influences religieuses dans les institutions de lui faire des recommandations à ce sujet d’ici la fin de l’été.

«[Le comité] étudie de quelle manière on peut renforcer la laïcité partout dans toute la société, ça inclut les CPE, ça inclut le réseau [scolaire] privé, ça inclut les cégeps, les universités, a-t-il précisé dans un bref entretien avec notre Bureau parlementaire. Tout est sur la table, mais c’est sûr qu’on veut renforcer la laïcité à partir de l’automne prochain.»

Le ministre Roberge ajoute que la question des célébrations religieuses dans l’espace public est aussi à l’étude. «Les prières de rue, les prières dans les parcs sans permis, de manière spontanée, obstruer les voies publiques, ça fait partie de leur mandat de voir comment on peut encadrer ou limiter ou empêcher ce type de manifestations», a-t-il renchéri.

Son collègue Bernard Drainville pilote actuellement un projet de loi visant à renforcer la laïcité dans les écoles. Le texte proscrit le voile intégral des établissements d’enseignement, même pour les enfants, et étend l’interdiction du port de signes religieux à tous les futurs membres du personnel des écoles, incluant les éducatrices en service de garde. C’est aussi la fin des accommodements religieux.

Pas d’exception pour le ramadan.

Le ministre de l’Éducation a d’ailleurs sonné mardi la fin du calendrier d’examens fixé en fonction de la religion. Fini, les évaluations le matin durant le ramadan pour accommoder les élèves qui ne s’alimentent pas de la journée, a-t-il tranché.

Durant cette période, les musulmans pratiquants doivent s’abstenir de manger et de boire entre le lever et le coucher du soleil, ce qui incite des profs à placer les examens tôt en journée pour ne pas nuire aux élèves qui peuvent subir les effets secondaires du jeûne.

«Le projet de loi [94] ne permettra plus ce genre de pratique», a-t-il affirmé mardi en commission parlementaire.

Un «outil d’assimilation» des minorités.

De passage devant les parlementaires, la Ligue des droits et libertés a demandé le retrait pur et simple du texte. Selon le groupe, le projet de laïcité renforcée de la CAQ porte non seulement atteinte aux droits de la personne, mais constitue même un «outil d’assimilation» des minorités.

«L’objectif du gouvernement, c’est d’utiliser le système d’éducation pour mettre en place un modèle assimilationniste, en imposant les valeurs, en imposant des comportements, des attitudes à la fois aux élèves et à l’ensemble du personnel […] et c’est souvent assorti d’un discours sur la dangerosité des minorités, des personnes issues de l’immigration», plaide Paul-Étienne Rainville, responsable des dossiers politiques.

le journal du Québec

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