Pour éviter le drame de l’année dernière, l’Arabie Saoudite, tente de réguler les flux des pèlerins en déployant des drones de surveillances.

Surveillance au drone, amendes doublées, autorisations obligatoires… A quelques jours du « hajj », l’Arabie saoudite a durci ses règles de sécurité pour ne pas revivre le drame de l’an dernier qui avait tué plus d’un millier de pèlerins.
Il y a un an, plus d’un millier de fidèles sont morts sous le soleil brûlant du mois de juin en Arabie saoudite. A présent, les autorités ont renforcé la répression contre les pèlerins non autorisés avant le « hajj », le grand pèlerinage annuel musulman prévu la semaine prochaine. Des opérations de police régulières, une surveillance par drones et une avalanche de messages d’alerte visent à débusquer les visiteurs non autorisés qui espèrent se mêler à la foule à La Mecque et ses alentours. Le message est martelé dans les centres commerciaux, sur les panneaux d’affichage et dans les médias : « pas de hajj sans permis ».
Des drones à la surveillance de La Mecque.
Selon les autorités saoudiennes, 83 % de ceux qui sont morts l’an dernier, sous les 51,8 degrés, n’étaient pas enregistrés et n’avaient donc pas accès aux tentes climatisées ni aux bus déployés par la riche monarchie du Golfe pour offrir aux fidèles un peu de fraîcheur. La semaine prochaine, des températures allant jusqu’à 44 degrés sont attendues.
«Depuis la fin de la dernière saison, nous avons compris que le plus grand défi était d’empêcher les pèlerins non autorisés de compromettre le bon déroulement du hajj », a déclaré à l’AFP un responsable impliqué dans l’organisation, sous couvert d’anonymat. Les permis officiels sont attribués aux pays selon un système de quotas et distribués par tirage au sort. Mais leur coût élevé pousse de nombreux fidèles à opter pour des voies alternatives, bien moins chères mais illégales.
Pour repérer les pèlerins non enregistrés, les autorités saoudiennes ont déployé une nouvelle flotte de drones qui surveillent les entrées de La Mecque. Les forces de sécurité ont également effectué des descentes dans des centaines d’appartements pour y rechercher des personnes cachées.
Des amendes de 4.720 euros pour participation illégale « Des policiers en uniforme sont venus deux fois à mon domicile et ont demandé à voir mon titre de séjour ainsi que celui de ma femme », a raconté à l’AFP un ingénieur égyptien résidant à La Mecque, qui a requis l’anonymat. « Partout à La Mecque, on nous demande de présenter un permis de travail ou de résidence », a-t-il ajouté en parlant de mesures de sécurité « sans précédent ».
Depuis un mois, l’entrée à La Mecque est strictement réservée aux personnes munies d’un permis de travail ou de résidence. De nombreux habitants ont été contraints de faire partir leurs épouses et enfants ne disposant pas des bons documents. Les pèlerins venus pour l’Omra, un petit pèlerinage pouvant être accompli toute l’année, ont eux aussi été invités à quitter la ville.
Parallèlement, les amendes pour participation illégale au hajj ont été doublées, atteignant 20.000 rials (4.720 euros), et assorties d’une interdiction d’entrée dans le royaume pendant dix ans. Toute personne reconnue coupable d’avoir hébergé ou aidé des pèlerins non autorisés encourt jusqu’à 100.000 rials d’amende (23.530 euros). Des habitants de La Mecque ont indiqué à l’AFP que la foule semblait cette année nettement moins dense qu’auparavant. Mais les autorités ont affirmé mardi que plus d’un million de pèlerins étaient déjà arrivés dans le pays.
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