“Pour Averroès, la religion n’est que la traduction inférieure de ce que la philosophie dit parfaitement”.

Averroès, philosophe arabo-musulman originaire d’Al-Andalus, est né il y a 900 ans. À cette occasion, l’Institut du monde arabe, à Paris, lui consacre un cycle spécial dans le cadre de ses conférences « Falsafa, les rendez-vous de la philosophie arabe ». Jean-Baptiste Brenet, professeur de philosophie arabe à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, nous présente ce penseur.
Comment la transmission de l’œuvre d’Aristote s’est-elle effectuée auprès d’Averroès ?
Jean-Baptiste Brenet : Averroès (1126-1198) a découvert les textes d’Aristote par le biais des traductions réalisées dans l’Islam oriental à partir du Xe siècle, l’époque de la grandeur de Bagdad (Irak), celle du « cercle d’al-Kindi » [lire à ce sujet notre grand entretien avec Emma Gannagé].
Les corpus scientifique et philosophique grecs sont alors traduits en arabe, parfois directement, parfois à partir du syriaque.
Au gré de l’expansion de l’islam et de la circulation du corpus scientifique, Aristote parvient en Andalousie (al-Andalus), sous domination musulmane [lire notre article]. Averroès est l’héritier de cette translatio studiorum. Il reçoit la quasi-totalité du corpus d’Aristote (à l’exception des Politiques).
Le néo-platonisme (Plotin, Proclus) est également présent, influent, mais il tâchera de s’en écarter pour épurer son « aristotélisme ». Averroès ne lit que l’arabe, pas le grec. Les traductions d’Aristote qu’il a sous les yeux sont de qualité inégale, il y est sensible, et cela stimule son effort d’exégète.
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