Gaza : Amnesty International affirme que la France doit reconnaître le génocide en cours.

Alors que la France a reconnu lundi l’État palestinien, Amnesty International estime que cette décision, bien qu’importante sur le plan diplomatique, ne saurait masquer « le génocide en cours » dans la bande de Gaza et demande à Paris de le reconnaître « sans délai ».
«Cette reconnaissance, si elle constitue une avancée, ne mettra pas fin au génocide que subit la population de Gaza ni à l’intensification de la colonisation en Cisjordanie occupée », déclare Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France, dans un communiqué publié lundi.
L’organisation de défense des droits humains presse la France de soutenir un embargo complet sur les armes et biens à double usage à destination d’Israël, d’exécuter les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des responsables israéliens, et de mobiliser ses partenaires européens pour imposer des sanctions.
Cette déclaration intervient alors qu’une commission d’enquête de l’ONU vient de conclure qu’Israël commet un crime de génocide à Gaza, où l’armée israélienne mène depuis plusieurs jours une nouvelle offensive sur la ville de Gaza.
Plusieurs organisations internationales (Human Rights Watch, FIDH), israéliennes (B’Tselem, Physicians for Human Rights) et palestiniennes (Al Haq, PCHR) qualifient également la situation de génocide, une analyse désormais « largement partagée par les juristes, historiens et experts internationaux », rappelle Amnesty.
Selon l’ONG, les bombardements massifs et indiscriminés, la famine organisée, la privation de soins médicaux et les déplacements forcés « condamnent les civils à une survie de camp en camp ».
Amnesty s’alarme aussi de projets de déplacement massif de la population de Gaza, évoqués par des responsables américains et israéliens, qu’elle assimile à « un nouveau crime de guerre ».Amnesty appelle la France à suspendre l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, à lever le blocus imposé à Gaza, et à exiger un cessez-le-feu immédiat.
L’ONG insiste pour que Paris respecte ses engagements au titre de la Convention de 1948 sur la prévention du génocide, y compris en exécutant les mandats de la CPI contre les dirigeants israéliens, « à commencer par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou », s’ils venaient à fouler le sol français.
« La reconnaissance de l’État palestinien est une étape, mais elle ne suffit pas : la France doit nommer et combattre le génocide en cours », conclut Anne Savinel-Barras.
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