La fraude dans la pesée et le commerce : un fléau économique et spirituel à éradiquer.

La fraude dans la pesée et le commerce : un fléau économique et spirituel à éradiquer.

Dans un monde où les échanges commerciaux rythment notre quotidien, la question de l’honnêteté dans les transactions mérite une attention particulière. La fraude dans la pesée et le commerce, bien que parfois banalisée, est une pratique gravement condamnée par l’Islam. Elle constitue une menace non seulement pour l’économie, mais aussi pour la moralité et la cohésion sociale.

Par Abdourahim Souleymane Traoré.

La fraude est un acte délibéré de tromperie visant à obtenir un avantage indu. Elle peut prendre plusieurs formes: fraude fiscale, électorale, informatique ou commerciale. Dans le cadre du commerce, elle se manifeste notamment par la vente de produits falsifiés, la manipulation des balances ou la dissimulation d’informations essentielles. C’est une forme d’injustice déguisée.

En Islam, cette pratique est catégoriquement proscrite. Le Coran, dans la sourate Al-Mutaffifin, du verset 01 à 04, avertit sévèrement: « Malheur aux fraudeurs! Ceux qui, lorsqu’ils prennent à la mesure exigent la pleine, et qui, lorsqu’ils mesurent ou pèsent pour les autres, leur causent perte. Ne pensent-ils pas qu’ils seront ressuscités? » Ce passage souligne la gravité de la fraude : elle n’est pas un simple manquement éthique, mais une transgression majeure aux yeux d’Allah ﷻ.

La pesée, au-delà de sa dimension technique, est un symbole de justice. Le commerce, quant à lui, est un pilier de la vie économique et sociale. Acheter, vendre, échanger: autant d’actes qui doivent être guidés par l’équité et la transparence.

Le Prophète Muhammad ﷺ, surnommé Al-Amîn (le digne de confiance), a incarné ces valeurs. Il a déclaré dans un hadith rapporté par Mouslim : « Celui qui nous trompe n’est pas des nôtres. » Ce hadith est une mise en garde claire: la tromperie dans les affaires est une rupture avec l’éthique prophétique.

Les grandes figures de la pensée islamique ont unanimement dénoncé la fraude, ils sont tous contre la trichérie. Les propos de deux d’entre eux sonnent comme des avertissements sévères. Imam Al-Ghazali la qualifie de « vol déguisé », plus grave encore que le vol manifeste, car elle se dissimule derrière une apparente légalité. Quant à Cheikh Ibn Uthaymin, il insiste sur le fait que même une tricherie minime dans le poids ou la qualité est un péché majeur, car elle combine mensonge, injustice et atteinte aux droits d’autrui.

Les conséquences multiples: économiques, sociales et spirituelles.

La fraude dans le commerce ne se limite pas à une perte financière pour la victime. Elle engendre d’abord une corruption des échanges économiques, ensuite une érosion de la confiance sociale, puis une privation de bénédiction dans les affaires et attire la colère divine redoutée.

À l’inverse, le Prophète ﷺ a promis une récompense sublime à ceux qui font preuve d’intégrité à travers ses paroles rapportées par At-Tirmidhi : « Le vendeur honnête et véridique sera avec les prophètes, les véridiques et les martyrs au Jour du Jugement. »

Il est temps de réformer nos pratiques commerciales. Chaque commerçant doit se poser les bonnes questions: suis-je juste dans mes mesures? Transparent dans mes prix? Respectueux des droits de mes clients ? Il s’agit d’un appel à la réforme et à la conscience.

Le commerce, en Islam, est un acte d’adoration. Il engage la responsabilité du croyant devant Allah. Les consommateurs, eux aussi, doivent faire preuve de vigilance, dénoncer les abus et soutenir les pratiques honnêtes.

La fraude dans la pesée et le commerce est une trahison des valeurs islamiques. Elle est un péché grave, une injustice sociale et une menace pour la cohésion économique. Le Coran, la Sounnah et les savants nous appellent à la justice, à la transparence et à l’intégrité.

Laisser un commentaire