Sommet de Doha : un front arabe-musulman uni en paroles, impuissant face au génocide.

Réunis lundi 15 septembre dans la capitale qatarienne, les dirigeants arabes et musulmans ont adopté un communiqué final d’une rare fermeté après le bombardement israélien du 9 septembre à Doha. L’attaque, qui a visé un complexe accueillant des négociateurs du Hamas, est qualifiée de « brutale et illégale », une atteinte flagrante à la souveraineté d’un État membre de l’ONU et une menace pour la paix régionale et internationale.
Les signataires affirment leur solidarité totale avec le Qatar, estimant qu’une frappe contre Doha vise en réalité l’ensemble du monde arabe et islamique. Ils saluent la réponse « responsable » de l’émirat et réaffirment leur soutien aux efforts de médiation de Doha, de l’Égypte et des États-Unis pour arracher un cessez-le-feu à Gaza. Toute justification de l’attaque et toute menace de nouvelles frappes sont jugées inacceptables.
Au-delà du cas qatari, le communiqué dénonce les crimes commis en Palestine, évoquant génocide, nettoyage ethnique, siège et privation de nourriture comme armes de guerre. Il appelle à lever immédiatement le blocus de Gaza, à lancer sans délai sa reconstruction et met en garde contre tout projet d’annexion ou de déplacement forcé des Palestiniens.
Les États membres demandent aussi à la communauté internationale de tenir Israël pour responsable de ses violations : sanctions, suspension des livraisons d’armes, révision des relations diplomatiques et recours à la Cour pénale internationale figurent parmi les options mises sur la table. Ils réaffirment leur soutien à la reconnaissance d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Enfin, le texte insiste sur la nécessité de renforcer la sécurité collective arabe et islamique. Il prône la mise en place de mécanismes communs de défense et d’un ordre régional fondé sur le droit international, la fin de l’occupation israélienne et un Moyen-Orient débarrassé des armes de destruction massive.
Mais derrière ces déclarations d’unité, le front reste fragile et sans véritable poids. Aucun engagement concret n’a été pris pour arrêter la guerre à Gaza ou freiner le génocide en cours. Malgré les appels à des sanctions et à des actions internationales, le sommet n’a produit que des condamnations verbales, révélant l’incapacité des dirigeants arabes à traduire leur colère en mesures efficaces.
Oumma.com
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